La Lande est belle dans son camaïeu de verts et de gris. Un épais brouillard transforme le monde réel et matériel en une rêve flou et malléable. Loin, les arbres semblent être des mains crochues voulant attraper la lune. Le vent hurle et fait frissonner les herbes folles. Dans ce paysage gothique, une silhouette se forme. Petite et les épaules rentrée, luttant contre les rafales glacées, quelqu'un avance. C'est, les oreilles douloureuses et le nez glacé, une jeune Naine. Myrr Poing d'or marche.

"Toute cette nature! Et toute cette eau dans l'air! L'eau est vicieuse, on ne la voit pas et pourtant je suis trempée! Voilà que je me met à parler toute seule maintenant... Que ne donnerais-je pas pour un bon feu!" bougonne t-elle.

Myrr à quitté la ville, certes tiède et accueillante, mais dépourvue de Nains. Et Myrr n'a qu'un idée en tête rencontrer au moins un nain, qui lui en apprenne un peu plus sur sa culture, et mieux encore, se rendre là où vivent les clans, dans ces montagnes si belles...
Perdue dans ses pensée, la jeune naine ne se rend pas compte qu'elle est suivie. Un gobelin sale et puant, convoitant le contenu de son sac - qui malheureusement pour lui ne renferme que quelques livres - rampe derrière elle. Quand Myrr s'arrête un instant pour réajuster son sac, le gobelin dégaine et saute.

Dernière édition par Myrr Poing d'or le Jeu 14 Nov - 22:32, édité 1 fois

"Un règlement de compte entre gobelins ? Ici ?"

Où ca ? se demande Myrr en entendent la question posée, en même temps qu'elle tourne sur elle même pour voir d'où le son venait. Grâce à cet action somme toute un peu ridicule, elle aperçoit le gobelin en plein saut et peut s'écarter presque à temps. L'arme de l'immonde créature ricoche sur l'épaisse peau de cuir que porte la naine mais ne l'entaille pas. Dégainant sa hache, Myrr prend son élan et frappe de toute ses forces. La lame s'enfonce dans le crâne du Gobelin dans un bruit de noix de coco qui éclate. Sans prendre la peine de voir si son ennemi gît réellement, Myrr se retourne la hache encore levée et sur ces garde :

"Merci pour le boucan que tu as fait en arrivant, tu m'as sauvé la vie je crois. Et je ne suis pas un gobelin, je suis une naine et...!"

Oh... un autre nain! Bouche bée Myrr ne sait plus où elle est ni ce qu'elle avait à dire. Craignant de se rendre ridicule devant un des seuls membres de son espèce qu'elle avait eut la chance de rencontrer elle dit :

"Je crois qu'il me suis depuis la ville d'où je viens. Il me semble que je l'ai aperçus plusieurs fois dans les mêmes rues que moi. Je m'appelle Myrr Poing d'or" s'empresse t-elle d'ajouter.

Dernière édition par Myrr Poing d'or le Jeu 14 Nov - 22:31, édité 1 fois

Uh… Une naine !? Allons bon. Råvik était plus qu'étonné de la voir que le gobelin. Lui qui avait plutôt tendance à fuir ceux de sa race. Voilà, qu'en plein milieu de nulle part, il rencontre une représentante de son espèce.

Astiquant distraitement sa hache, il se rapproche de l'inconnue jusqu'à clairement distinguer ses yeux bleus :
Ainsi donc, tu ne reconnais pas un gobelin qui te suit ? Cela est très grave. Que se passerait-il si l'on apprenait qu'ils peuvent s'en prendre à nous facilement. Pour eux rien, ils resteraient toujours aussi bêtes, mais si des humains ou pire des elfes l'apprenaient… Il faut redoubler de vigilance quand on voyage seule. Au moins tu n'as pas de trop mauvais réflexes. finit-il par admettre.

Posant son sac à terre et fouillant dedans, il continua d'un ton plus doux où les reproches étaient absents :
Que dirais-tu de me raconter les raisons qui te poussent à voyager seule par ici autour d'une petite bière et d'un saucisson ?
Il s’assoit à terre tout en extrayant un petit tonnelet au trois quarts pleins de son sac.

Myrr pris un certains temps avant de répondre au nain. Il ne l'a connaissait pas, la sermonne et voilà qu'il lui propose de partager une collation. Elle observe le nain entrain de sortir un petit tonneau.

Là d'où je viens on ne partage pas comme ca... Serait-ce un exemple de générosité naine ? S'enchante la jeune Naine. Les humains sont bien plus méfiant et plus mesquins.

Myrr se sent soudain de très bonne humeur et ravie de partager un peu de cette succulente boisson avec un autre nain. Alors qu'elle allait s'asseoir, elle glissa sur un peu de cervelle gobeline et se retrouve le nez dans les humeurs. Sa bonne humeur fut entamée d'un coup et elle se renfrogna. Elle s'était méchamment fait mal sur la terre glacée et sa barbe était toute poisseuse. Elle tenta laborieusement de la nettoyer à l'aide de la tunique du Gobelin et fini par s'asseoir correctement. Les minutes passèrent, Myrr était vexée de s'être donné ainsi en spectacle à un inconnu et elle n'osait le regarder de peur de voir en lui un air goguenard ou qu'il n'explose de rire. Elle finie enfin par se rendre compte que pendant tous ce temps elle n'avait pas dit un mot. La situation était de pire en pire...

"Je ne suis pas une vraie naine. "

Et zut! C'est mal partie.

"Je suis bien évidemment une naine tous ce qu'il y a de plus nain" s'empresse - t - elle d'ajouter "Mais j'ai été élevé parmi les humains, je ne me connais pas de famille autre qu'une sorcière qui m'a éduquée. À sa mort j'ai pris la route pour essayer de trouver un clan nain, d'en apprendre plus sur mon histoire"

Parler de la mort de sa mère adoptive et de son état d'orpheline avait attristé Myrr.

"Je me sens incroyablement gênée, je dois te paraître très étrange. Les Naines que tu connais ne doivent pas se comporter ainsi" ajouta - t -elle en osant enfin lever les yeux vers son interlocuteur.

(HRP : désolé pour le temps de réponse, j'attendais encore la tienne, je dois être bigleuse)

Myrr prit la chope que le Nain lui tendait mais elle était dubitative. Il avait l'air méfiant et en même temps ses questions montraient un intérêt à son égard et Myrr lui en était vraiment reconnaissante. La jeune naine aurait, de toute façon, tout pardonné à un nain à cet instant précis!

"Euh, la magie euh ? Non je... 342 ans ?! Je ne savais même pas que les nains pratiquaient la magie. À vrai dire, ma mère a essayé de m'apprendre à lancer quelques sorts et à faire quelques potions mais je n'ai jamais été douée et toute tentative s'est terminée par une catastrophe. Naïvement, je pensais, ou peut-être que j'espérais qu'être nain était incompatible avec la magie... Comme tu le vois, je suis un peu ignorante. Et je n'ai pas non plus de destination en tête."

Myrr pris son temps avant de formuler sa question. Un tas de chose se bousculait dans sa tête. Elle se décida à gouter à la bière afin de meubler le silence le plus naturellement possible. Le liquide bienvenue coulant dans sa gorge lui procura un sentiment de bien être et lui donna du courage. Elle déglutit.

"Pour tout dire, je rêve de devenir forgeronne, ca c'est un métier de nain! Et comme tu es un nain, je me disais que tu connaitrais peut-être quelqu'un qui m'apprendrait... S'il te plais, accepte que je voyage avec toi le temps de trouver un maître!"

À peine sa phrase achevé, Myrr se mit à le regretter. Et s'il acceptait! Je ne sais rien de lui, je ne voudrais pas voyager avec un tordu!

Forgeronne !
Råvik recracha encore un peu de bière. À ce rythme l'herbe sera plus arrosée que mon estomac.
Ça c'est surprenant que tu dises cela parce qu’il se trouve que j'en suis un moi même. Et qu'est ce qui t’intéresse vraiment dans la forge ? C'est plutôt le fait de se retrouver à égale avec la nature et de travailler les métaux jusqu'à les réduire à néant avant de leur insuffler une nouvelle vie en les forgeant et en leur donnant une forme. Une vie que même les Dieux n'avaient pas envisagé et ne seraient faire. À moins que tu ne sois plus une artiste et que ce soit le défi de façonner des objets défiant toutes les lois de la Nature et des Dieux réunies ? Des œuvres devant lesquels les Dieux eux-même ne pourraient rester insensibles et qui feraient pâlir la Perfection.
Reprenant son souffle après son discours très rapide, le nain se reprit, et d'un ton plus posé, il continua :
Excuse moi pour cette excitation. Tu as touché quelques choses qui me tient à cœur, et je réagis au quart de tour. Mais…
Råvik se renfrogna et plus suspicieux il poursuivit son interrogatoire :
Tu m'as bien dis que tu n'avais pas connu de nain ou très peu ? Aussi pourquoi t'intéresses tu à la forge ? Ce ne sont pas les humains qui t'auraient bourré le crâne d'idioties telle que « tout les nains sont des forgerons ou des mineurs » ?
Voyant qu'il avait effrayé un peu la naine il se calma rapidement :
Il se trouve que ce n'est pas complètement faux. Mais là n'est pas la question de toute façon ! Ne te laisses surtout pas dicter ton chemin par autrui. Encore moins par des humains. S'ils sont si ressemblant aux elfes, ce n'est pas par hasard. C'est qu'ils doivent êtres aussi vicieux qu'eux sinon plus.
Sur la fin de son laïus, il s'était levé et haussant le ton encore une fois, il avait donné des couds de pieds dans les cailloux au alentours renversant par la même occasion une bonne partie de sa chope.

Myrr s'esclaffa à la vue du nain, dont elle ignorait toujours le nom, qui passait ses nerfs contre les cailloux. Le soulagement de le voir enthousiaste pour quelque chose fut tel que ses nerfs lâchèrent et la naine explosa carrément de rire. De plus, elle était habituée à ce que les autres races ne comprennent pas son attachement pour les humains. Certes ils n'étaient pas parfaits, imbus d'eux même et belliqueux. Mais ils l'avaient recueillis, élevé et accepté enfin. Cependant, Myrr décida de ne pas en dire un mot à son interlocuteur. Reprenant son souffle, les joues rosie par le plaisir qu'elle avait pris à rire, elle termina sa chope d'un trait. Remarquant que celle du nain s'était renversée sur le sol et qu'il n'avait pu en profiter elle le regarda d'un air narquois et dit

"Et elle était vraiment délicieuse!" Devant un air sévère elle se repris enfin et continua calmement : " Je t'avoue que la forge m'attire parce que ce que je veux par dessus tout, c'est être un nain respectable" Myrr laissa planer le silence afin de tester la réaction du nain. "Mais être forgeronne a fini par prendre une autre dimension pour moi. J'ai vu des forgerons à l'œuvre et ce sont de véritables artistes! Ils savent si bien jouer avec le feu qu'on dirait qu'il dompte un dragon! Et le bruit du marteau sur l'enclume est bien plus effrayant et plus puissant que le tonnerre! La chaleur y est cuisante mais on dirait que c'est d'elle que les forgerons tirent leur force. Les objets qui en sortent, rougeoyant dans la lumière des flammes, sont semblables au étoiles. Tous ce qu'il y a de plus beau et de plus fort se trouve dans une forge"  Elle se tue. "Mais ne n'ai jamais vu de nain forger, et je crois donc que je n'ai encore rien vu" Espérons que la flatterie prendra!

Pendant sa longue tirade, Myrr n'avait pas vu que la nuit commençait à tomber et c'est lorsque qu'elle eut fini qu'elle s'aperçue qu'elle avait encore plus froid et qu'elle était toujours trempée jusqu'aux os. Elle se leva donc à son tour. De ce point de vu, guère plus élevé il faut en convenir, elle pouvait voir l'arme du nain sous un autre angle et elle resta bouche bée devant tant de beauté. Il aime la forge... est-ce son œuvre?

Dernière édition par Myrr Poing d'or le Mar 26 Nov - 21:01, édité 1 fois

"Enchantée Råvik! dit Myrr. Je serais ravie que tu m'apprenne quelques bases pour commencer à forger! Mais je ne sais pas si je serais une bonne élève. Je l'espère en tous cas. Quand est ce qu'on part?
La naine en avait plus qu'assez de cette plaine glacée et glaçante. Elle aurait bien voulue se mettre en route sur le champ. Si elle avait pu elle en aurait pris l'initiative immédiatement. Mais malheureusement elle était bien incapable de dire dans qu'elle direction il serait convenable d'aller quand on a pour but de forger. De plus, Myrr ne savait même plus de qu'elle direction elle venait. Sa tête lui tournait un peu, la bière avait été bue un peu vite, même pour Myrr. Néanmoins elle se leva, ramassa ses affaires et regarda son nouveau compagnon d'un air interrogateur.

Ce serait avec ravissement, mais il est primordiale de se débarrasser en premier lieu d'un problème épineux. De sa choppe vide, il pointa le cadavre du gobelin qu'ils devinaient malgré l'obscurité qui le leur caché. Je n'ai pas entendu parler de camp gobelin dans les environs. Pourtant ça m'aurait fait plaisir de savoir que j'allai en rencontrer. Et puis je me serais armé en conséquence. Rangeant son sac, il expliqua : Or il est plus qu'improbable que cette vermine se ballade seule, sur une lande relativement loin des collines qui plus est ! Je n'ai pas envie de me faire égorgé en pleine nuit par ses compagnons qui erreraient dans le coin. Ils n'ont aucune chances, mais je déteste me faire réveiller en pleine nuit. Et puis il faut bien impressionner la petite. Jetant au loin le tonnelet de bière maintenant inutile, il ferma sa besace et proposa à Myrr :
Aussi plutôt que d'établir des tours de gardes à la fois ennuyeux et d'une utilité incertaine, je te convie à m'accompagner à la chasse au gobelin. C'est un sport relativement connu et très apprécié des jeunes nains. Je ne pense pas que tu le connaisse aussi c'est une occasion à la fois pour faire tes première armes et pour goûter à ce sport subtile et délicat, mais aux règles parfois complexes.
Le sac sur le dos, le bonnet en cuir sur la tête et s'appuyant sur sa grande hache, il attendait la réponse de sa compagne :
Alors, tu m'accompagnes ? Il y a des collines au nord est. Il est vraisemblable que le reste de cette racaille y soit aussi.

Myrr regarda Råvik d'un air dubitatif et dégouté. Tuer des gobelins est un sport ? Mais c'est monstrueux! En quoi massacrer des êtres vivants pour le plaisir a-t-il une quelqu'onque valeur sportive ? Est-ce que les nains s'adonnent vraiment tous à cette activité ? pensa la jeune naine avant de tourner la tête vers le cadavre déjà entré en putréfaction de la créature. Devant le gobelin qui paraissait encore plus sournois, faux, sale et bête mort que vif, la naine changea d'avis immédiatement. C'est vrai que vivant ou mort ils ont la même odeur! Après tous ils sont s'y repoussant et vils que ce n'est pas un crime de les occire et ils m'attaqueront surement en premier. Remarquant que le nain attendant sa réponse, ou au moins un geste de sa part plutôt que la regarder contempler le cadavre un air de dégoût sur les lèvres elle dit :

Je t'accompagne! Tu as raison, je n'ai pas envie de me faire surprendre à nouveau par une de ses bestioles et l'idée de passer la moitié de la nuit à veiller, finissant par espérer voir le bout du nez d'un gobelin pour soulager les fourmis que j'ai dans les jambes et dans la hache ne m'enchante guère. Je ne sais pas ce que je vaut dans ce "sport" comme tu l'appelles, mais j'ai hate de m'y mettre! Allons y!

Prononçant ces paroles, qui lui rappelèrent en même temps la mésaventure qui lui valu de tuer le gobelin pour ne pas se faire tuer elle même, preuve de sa naïveté et de son inexpérience, Myrr passa la bandoulière de son sac autour de son cou et en profita pour arranger sa chevelure - il ne faudra pas en plus avoir l'ai négligée devant ce noble représentant du peuple nain! Ainsi fût fait, et la naine se mit en route. Au bout de dix pas, revenue de son emphase et constatant que Råvik ne la suivait pas, elle s'arrêta et se retourna vers lui :

C'est par où le Nord-est ? demanda t-elle avec un charmant petit air mutin, à moitié amusée par elle même, à moitié honteuse de se donner encore en spectacle.

Content de partir vers de nouvelles aventures excitante, Råvik regarda la naine partir et s’apprêta à la suivre lorsqu'elle s'arrêta pour demander son chemin :
Le Nord-Est ? Facile c'est par … où est-ce-qu'on est ? J'allais plein Sud quand je l'ai entendu. J'ai été sur ma droite, vers l'Est. Mais maintenant… le Nord est … Rhâaaa.
Le nain rejeta tout son paquetage à terre et farfouilla de nouveau dedans avant d'en ressortir avec un cri victorieux une boussole. La voilà ! Je n'aurait jamais cru m'en servir un jour. En effet, il est couramment admis de prêter aux nains une très bonne orientation … dans les mines et dans tout milieu souterrain tant que de grands espaces ne les empêche pas de perdre le Nord. Observant avec difficulté la petite aiguille dans la pénombre qui les entourait, il réussit la distinguer. Le bras tendu, il pointa un point inconnu sur sa gauche :
Le Nord est par là. Il nous faut donc aller … par là ! acheva-t-il en pointant un autre point tout aussi invisible.
Il rangea alors précipitamment tout son bazar laissant à la boussole un accès facile. Pour motiver leur petit groupe il pointa la direction qu'ils allaient prendre en clamant :
Sus aux gobelins et autres vermines ! Et puis nous parlerons un peu de tes compétences dans le maniement des armes en chemin.

À peine avait-il fait le premier pas qu'une faible lumière fit son apparition dans le brouillard face à eux.

Myrr fut soulager de voir Råvik chercher manifestement un outil pour l'aider dans son entreprise d'orientation. Sortant une boussole, il l'a consulta un moment avant d'indiquer un point qui semblait un peu flou à la naine. Ragaillardie par les paroles du nain, et impatiente de discuter de forge avec lui, de pouvoir lui poser les milles questions qui affleuraient son esprit elle se mit en route à ses côtés, toute guillerette.

À peine avait-elle fait le premier pas qu'une faible lumière fit son apparition dans le brouillard face à eux.

Immédiatement, Myrr se mit sur ses gardes, certes il pouvait s'agir d'un pèlerin inoffensif et perdu, mais quelque chose soufflait à la naine, qu'un être qui n'avait pas peur de se faire repérer dans cette lande lugubre était soit un idiot soit... dangereux.

Au moins aussi dangereux que deux nains entrainés et armés jusqu'aux dents.

Cette pensée rassura Myrr et jetant un regard du côté de Råvik, la naine sortie sa hache et ralentit le pas. Furtivement les nains se rapprochait de la lueur qui allait et venait sans logique apparente. Quelques pas plus loin, Myrr perçu le son d'une voix qui grognait et rouspétait. Elle fit signe de se taire à son compagnon, bien qu'elle ne fût pas sur qu'il allait parler et observa la silhouette trapue qui tenait une lampe à huile. La créature, encore indéfinissable, avait les yeux rivés sur le sol et elle quadrillait de ses pas un petit espace, comme si elle avait perdu quelque chose. Armé d'une lance courte, une petite épée pendant ostensiblement à la ceinture, la créature n'était pas sans défense. Alors que Myrr se demandait s'ils devaient attaquer les premiers quitte à faire erreur, la créature renifla bruyamment, elle huma l'air autour d'elle et tourna son regard jaunes vers les deux nains.

Aussitôt, avisant les reflets métalliques en provenance des nains, il leur sauta dessus en hurlant : Mon précieeuuux ! Ayant désarmé Råvik de sa double hache, il agrippait à son armure clouté qu'il essayait d'arracher. Subitement la petite créature se figea dans un long râle aiguë : Mon préciiiiiiiiiiiiii…
Étonné et dégoutté d'avoir un visage répugnant à quelques pouces du sien, il repoussant la créature et la jetant à terre, le nain put voir la hache de la naine planté dans son dos.
La plaie ces gnomes. Ils veulent pas changer de modèle. C'est saoulant leur comportement en ce moment. râla-t-il avant de se tourner vers Myrr : Merci pour le coup de main. Enfin … le coup de hache. se corrigea-t-il en se voulant rassurant. Mais la créature continuait d'agoniser : …iiiiiiiieeuuuuuu…
Saisissant sa hache, Råvik sépara d'un coup la tête de la créature qui alla se perdre dans l’étendue de la lande emportant avec elle le dernier râle du mourant.
Voila, on est plus au calme maintenant. J'espère que ça ne te fais pas renoncer à notre entreprise. En tout cas ce fut un bon échauffement même si nous n'avons pas encore bougé.
Il remit un peu d'ordre dans sa tenue. Resserrant quelques liens de son armure. Vérifiant que sa hachette et son petit marteau étaient toujours facile d'accès. Puis prenant la lampe abandonnée il continua : En tout cas la direction est toujours par là. On en a pour une demi-journée de marche environ avant de commencer à croiser de façon plus régulière les gobelins. S'ils sont bien là où nous allons… 

Au bout de quelques heures de marches, la jeune naine commença à ressentir une douleur au niveau des pieds. Elle n'était pas habituée à de si longues marche et la douleur commença bientôt à se faire carrément gênante au point de la faire boitiller.

"Råvik, j'aimerais qu'on fasse une pause si ce n'est pas trop de demander." dit-elle.

Elle avait bien conscience que, toujours dans la lande, il n'y avait pas vraiment d'endroit idéal pour se poser, mais au vu de la collation qu'ils avaient pris ensemble sans précaution particulière elle pensa que le nain ne s'en formaliserait pas. Cependant, à peine sa question posée, son œil fut attiré par une tache plus sombre au loin, immobile. Plissant les yeux la naine reconnu un bosquet et proposa d'avancer jusque là. Ils pourraient s'y installer plus confortablement et elle pourrait même prendre le temps d'ôter un peu ses chaussures.
Arrivé à quelques mettre du bosquet, Myrr remarqua deux formes qui se balançait en dessous des arbres. Ils ressemblaient à des pantins, marionnettes absurdes, qu'on aurait placés là. Dans sa naïveté Myrr se demanda à haute voix

"Pourquoi mettre des épouvantails, ici, il n'y a aucune culture alentour, qui est-ce que ces deux corps peuvent bien effrayer ?"

La propre question du Myrr et les quelques mètres qu'ils avaient encore parcourus en parlant éclaira la jeune naine. C'était des voyageurs comme eux qui devraient s'effrayer de voir ses épouvantails ainsi balloté par le vent. Myrr et Råvik se trouvaient à quelques pas à peine de deux pendus...

Myrr suivie le nain sans réfléchir, effrayée par ce qu'elle venait de voir. Elle imaginait déjà leur deux corps pendre, sans vie, au bout de ces cordes. Les larmes lui montèrent aux yeux. Qu'elle idée avait-elle eut de partir ainsi à l'aventure sans être préparée ? Quitter du jour au lendemain Château-Rouge et sa lumière si rassurante. Elle était perdue, elle avait faillit se faire tuer, avait elle même tué, deux fois, et voilà maintenant qu'elle croisait des pendus et leur menace de mort! Sans parler de ce nain, Råvik. Il était avenant et agréable mais Myrr préférait rester sur ses gardes encore un peu. Une larme coula sur sa joue et la fraicheur agréable de celle-ci sur sa peau brulante lui remit les idées en place. Elle la sécha vite pour ne pas que son compagnon l'aperçoive, pressa le pas et regarda autour d'elle. Ils avaient un peu avancé pendant que la naine était perdue dans ses tristes pensées. On ne voyait plus les pendus au loin et elle avait oublié ses pieds douloureux. Le nain la regardait de temps en temps avec un sourire encourageant.

Quelques heures plus tard, rassurés par l'éloignement du bosquet, ils avaient ralentit l'allure. La lande ne changeait pas d'aspect, et cet monotonie endormait les sens des deux voyageurs ...