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Rêves brisés
Olg'húr Oreilles-Taillées
Olg'húr Oreilles-TailléesAventurier Masculin Messages : 12
Age : 33
Inscrit le : 20/06/2015
Jeu 2 Juil - 21:08
La perception du monde extérieur lui revint petit à petit. D'abord, un bourdonnement, puis un son plus clair, celui du vent et de la nature. L'orque ouvrit les yeux, et se faisant, se  retrouva fort déconvenue d'être éblouie par la frêle lumière d'un pâle soleil d'hiver. Il  referma brusquement les yeux tout en entreprenant de les rouvrir lentement afin de se réhabituer à la lumière. La première chose qu'il vit, ce fut le ciel, nuageux. Le fond de l'air était frais et lui donna un frisson qui parcourut tout son corps.

Olg'húr, ayant retrouvé ses pleines capacités, décida de rester allongé encore quelques instants. Oh, ce n'était pas due au fait qu'il était sur un champ de bataille et que des soldats (ceux du coté adverse sans doute) cherchent ceux des leurs ou de leurs adversaires qu'il fallait définitivement achever. Mais plutôt au fait qu'on l'avait réveillé aux aurores pour y participer, à la bataille. Ce faisant, il trouva fort judicieux de s'accorder un petit sieston, au milieu des cadavres et de la puanteur, ce qui ne le dérangeait pas tellement.

Pendant qu'il passait ses bras sous sa tête et laissa sortir un bâillement, la mémoire lui revint. En pleine mêlée, il était en duel face à un bretteur armé d'une flamberge. Olg'húr n'aime pas les flamberges. Pas plus que les gens qui les manient. Certes ces espadons ont leurs élégances et lui-même n'aurait pas rechigné à s'en équiper si il en avait les moyens. Le problème, non, les problèmes avec une flamberge c'est : d'un, les gens qui en ont une font le beau avec et se plaisent à penser qu'ils sont importants ou fort, ou les deux (ce qui vue le monde actuel est heureusement peu probable) ; et de deux, la lame ondulé typique de cette arme transmet des vibrations dans l'arme adverse, vibration qui parfois se transmettent au bras et se trouvent être passablement dérsagréable. Ce qui, vous en conviendrez, n'agira jamais en votre faveur.
Bref, quand on a une flamberge face à soi, mieux vaut se coucher et laisser les archers s'en occuper. Mais ce bretteur n'était pas vraiment le problème d'Olg'húr, si cela avait été le cas, il serait mort. Non, juste après avoir esquivé un coup de son adversaire, l'orque, sans le faire exprès se retrouva dans le champ d'action d'un autre chevalier allié muni d'un maillet. Le coup étant naturellement parti tout seul (comme souvent c'est le cas sur un champ de bataille), Olg'húr se retrouva allongé la tête la première pour le reste de la journée, non sans avoir récolté un hématome au passage.
Quand il se décida à se relever, Olg'húr put constater l'étendue des dégâts. Face à lui, des morts, le plus souvent en mauvais états. A ses cotés, des morts toujours, dans un état à peu près identique à ceux d'en face. Quant à derrière lui, on devinait aisément ce qu'il s'y trouvait. On ne peut pas dire qu'il fut toujours bien entouré. Cela fut confirmé par le fait que des soldats du camp d'en face l'approchait d'un air bien décidé à lui faire rejoindre ses ancêtres.
Voyant qu'il allait très vite se retrouver en mauvaise posture, l'orque se releva quasiment d'un bond, se retourna vers ses adversaires. D'un geste colérique il retira et jeta sa salade à terre, laissant paraître sa face de peau verte, figeant instantanément les guerriers trop curieux. Il les fixait d'un mauvais regard, celui des mauvais jours, bref celui qui indique qu'il est en rogne le pied prêt à partir dans le premier cul à portée.

Un des soldats qui s'était approché, un nordique dont la fourrure dépasse de la cotte de maille, et armé d'une hallebarde le tenait en joue. Lui et ses comparses ne semblait rien laisser transparaître. Il s’avança.

« Allez la peau verte. On est de bonne humeur aujourd'hui alors on va te faire plaisir, on te laisse une chance de partir.
-Tu dis ça parce que tu à peur de te mesurer à moi ?
-Nop !
-Si... D'ici, je sens déjà l'odeur du bronze qui va te couler le long des jambes.
-Joue pas à la provoc' ! »
Olg'húr lui répondit en découvrant ses dents. De très grandes dents, dont les deux canines,  feraient pâlir d'envie tout suceur de sang. Tout le monde fit un pas en arrière. En soi, un orque armé, c'est déjà assez flippant comme ça, mais un orque qui vous montre sa dentition d'aussi près, vous avez toutes les raisons du monde de flipper.
« Trop ambitieux l'orque. Ce fut un chevalier armé d'une masse qui répondit. M'en vais lui apprendre les politesses. »
Il le chargea, Olg'húr le fixa des yeux tout en adoptant une posture évoquant à la fois le dédain et la lassitude. Il leva sa masse au dessus de sa tête, Olg'húr ne bougea pas. Il s’apprêta à le frapper, Olg'húr leva le bras gauche et saisi et stoppa la masse au vol juste au dessus de sa tête, et du bras droit commença à lui décocher une série d'uppercut. Le chevalier lâcha prise au cinquième coup. Abandonnant la masse par terre, l'orque le retint de s'écrouler mais finit par l’allonger au septième coup. Et il continua à le frapper. Encore et encore de sa main de fer ganté de fer, son expression et son regard n'avaient pas changer. Et sous le regard horrifié de ses frères d'armes, le chevalier malgré son casque en fut réduit à assister au premier rang à sa mise à mort.

Résultat des courses, mâchoire oblitéré, œil gauche liquéfié, nez en compote et la joue gauche à l'état de … Bref, lorsqu'il eut finit sa besogne, Olg'húr put constater que les quelques soldats s'étaient changé en couard. L'hallebardier qui l'avait alpaguer auparavant se dandinant des hanches de manière assez suspecte. Et l'un d'eux faisaient signe à une baliste. Il était temps de quitter la scène. Il n'est jamais plaisant même pour un orque de se situer dans le champ d'action d'une baliste. Olg'húr retrouva son arme qu'il avait perdue dans son duel, planté dans un cadavre, sans doute quelques s'en était-il servi quand il était dans les vapes. Olg'húr retira sans délicatesse l'espadon du cadavre et se mit à l'essuyer après avoir sorti un mouchoir.
Il pu constaté la présence de hématome et d'une croûte de sang sur son front vert, plissé de deux rides et d'une cicatrice transversale. Ayant remis son espadon dans son fourreau dorsale, Olg'húr repris sa salade, enfoncé et cabossé avec une belle trace de sang. Les hémorragies sont une chose habituelle pour un orque, ils peuvent bien saigner autant qu'il veulent, leur corps a cette surprenant capacité à régénérer le sang perdue à une vitesse impressionnante. Du poing, il fit disparaître la bosse sur son casque et le remis sur la tête. Il redevenait lui-même.


« Bon pour trois jours de forge. Se disait-il à lui-même, constatant l'inconfort du à la bosse et au sang séché.
-Je vous l'fait pas dire ! Lui répondit quelqu'un parmi les cadavres. A peine la voix s'était élevé Olg'húr pivota en direction de la voix, dégaina son espadon et se tint en position défensive préparé pour une estocade. Le tout avec rapidité. Devant lui plusieurs cadavres bougèrent et un homme ressorti passablement blessé au bras et à la jaque assez mal en point. A l'uniforme, un écuyer.
-Ou est le chevalier que vous servez ? Demanda l'orque.
-Le seigneur Thorolf  ? Probablement mort, et c'est pas pour me déplaire. Et sinon beau combat. J'avais pas vraiment eu l'occasion de voir un orque se battre.
-Ah oui ?
-Oui, je me suis dis que c'était pas la peine que j'intervienne … Et je vois des balistes braqués sur nous.
L'orque se retourna et pu constaté qu'à une centaine de mètres d'ici plusieurs hommes en armures les observait lui et l'écuyer, plus loin on distingué sans problème les balistes.
-Ils ne tireront pas. Ajouta Olg'húr.
-Ah ..? Pourtant ils n'ont pas bien l'air amical. Vue la correction que vous avez infligé à celui-là …
-Ces gens n'aiment pas ceux de ma race, et à juste titre. Ils savent que si ils se loupent, en moins de quinze secondes je serai sur eux, en dessous de la portée pratique d'une baliste. Et si ils ne sont pas stupides, ils ne tenterons pas le diable, surtout après ce qu'ils ont vue.
-Voila qui est intéressent.
-Pour moi comme pour vous, ma seul présence instaure une distance de sécurité, restez près de moi et on s'en tirera aussi vivant qu'au début de cette bataille. D'ailleurs, à ce propos, je vois pas l'étendard royal.
-Le roi a du fuir quand il a senti le vent tourné. C'est un habituel de ce genre de tactique.
-Je ne me demande plus pourquoi je suis pas du tout étonné.
-Le soucis de la préservation de sa ligné, grand classique.
-Si vous le dites.
L'orque réarrangea son armure de plate et ses armes et commença à marcher vers le sud, en dehors du champ de bataille.
-Je peut dire adieu à mon salaire et à ma prime, il me ferait mettre aux fers si je me pointe à son château.
-Pourquoi ? Vous êtes mercenaire, il a l'obligation de vous verser...
-Il est roi, et un roi n'a d'obligation qu'envers lui même ou un autre roi. D'un bout à l'autre de ce monde, et quelques soi leurs titres, les chefs sont tous des magouilleurs sans borne. Toujours à ce faire des coups de putes entres eux et l'instant d'après se faire des politesses. A mener par le bout du nez le peuple en leurs promettant une vie meilleur tout en leur soutirant l'argent nécessaire pour aller guerroyer. Tu m'étonnes que la moitié des politiques sont des fous furieux.
-Oui, un chef d'état en somme.
L'homme et Olg'húr marchèrent ensemble sans donner l'air de fuir le champ de bataille. Derrière eux, ils devait y avoir encore une centaine d'homme. Se mettre à courir aurait été une mauvaise idée.
-Vous allez faire quoi maintenant ?
-Je sais pas, me mettre au tricot, me trouver une bonne femme et un lopin de terre. Oh, peut-être me trouver un employeur un peu plus correct avec ses salariés. Vous en avez de ces questions.
Et l'orque continua de marcher, il ne s'était pas aperçue que l'écuyer était vexé.
-Et si vous voulez savoir, votre vie n'est pas plus intéressante pour moi que les suites de cette bataille, ce n'est plus mon problème. Et dés que nous serons en lieux sûr, je tiens à ce que vous partiez chez vous. Et trouvez-vous un soigneur, à votre âge, les manchots, ça attire pas les filles. Si vous avez l'intention de plaire bien sûr. Et non, vos services ne m'intéressent pas.
L'écuyer blessé en son for intérieur de cette cinglante saillie verbale ne répliqua pas. L'intonation d'Olg'húr faisait qu'il s'imposait tout de suite.
-Vous n'êtes pas du genre grégaire.
-J'ai appris depuis longtemps à ne m'inquiéter que d'une chose, si je suis propre aucune blessure que je reçois ne va empirer. Pas de soigneur ou de charcutiers à payer. Les gens devraient se soucier du fait que je sois armée plutôt que de mon apparence. D'ailleurs vous êtes bien le premier parmi les hommes à ne pas être offusqué de ma présence. J'en déduis que les mentalités changent.
-Vue notre situation je considère ça comme un avantage, nous ne sommes pas encore sorti de la zone de portée des balistes.
-J'avais oublié … »

A peine avait-il fini sa phrase qu'un bruit sec résonna derrière eux. Aussi tôt Olg'húr poussa l'écuyer d'un coté et se jeta à plat ventre de l'autre. La lance de trois mètres se planta dans le sol avec un bruit plus organique que minéral compte tenu du taux de cadavres au mètre carré.
Olg'húr releva la tête doucement, jeta un œil aux alentours puis se releva. Il se tourna vers l'écuyer et constata qu'il était parti rejoindre ses ancêtres.
La baliste a beau être une arme puissante, à une certaine distance la précision baisse significativement. Sans le savoir, Olg'húr a « corrigé » le défaut de visée de l'artilleur. Le jeune mort se trouvait empalé en plein poumon*. Difficile à trois cents mètres de faire mouche, Olg'húr avait un peu aidé le camp d'en face sans le vouloir. Pourtant il ne ressentait strictement rien. Même par inadvertance, un mort c'est un mort. Il s'en alla tranquillement et continua de marcher droit devant lui sans faire attention au deuxième bruit sec qui retentit à ses oreilles.

« Raté ! » Lança t-il au moment ou la lance se ficha à seulement deux pas sur sa gauche.
Vint le moment ou, pas mécontent de s'être débarrassé et de l'ennemie et d'un encombrant écuyer, Olg'húr retrouva le camp retranché. Vide. La tente royale était encore planté, preuve que le roi n'avait pas demander son reste en partant. Tenté à l'idée d'y entré (ce qu'on ne lui permettait pas ce matin encore), Olg'húr y pénétra. Le mobilier était encore sur place, quelques piécettes jonchait le sol ici et là, des cartes étaient encore dépliés sur la table avec des figurines. Il y avait même une petite bourse assez dodue qu'Olg'húr retrouva sur une commode avec un petit mot.

*Pour l'orque si il est encore vivant.*

« Beuarrr. » Tel fut sa réaction.

Mais ce ne fut pas ça qui réveilla les instincts de notre orque. Une odeur venait de la tente à coté, la tente ou le roi avait son plumard. Cette odeur, Olg'húr la connaissait très bien, et ne pouvait résister à son appel. Il s'avança à grand pas, releva brusquement le rideau et eu une vision de rêve (pour un orque entendons-nous).

Assis sur le lit royale, une jeune orque dans le plus simple appareil. Long cheveux noir, yeux rouges sang captivant, peau vert émeraude, seins galbés croupe généreuse, jambes écartées. Elle émit un petit grognement de désir à mi-chemin entre le râle et le feulement. Olg'húr s'avança sur elle pour la prendre fermement.


« Hé ! Le gros ! »

Olg'húr se réveilla en sursaut. Un homme à la moustache affreuse et à l'haleine fétide.

« Vous dormiez, on ferme, on fait pas auberge ici allez ! »

Le tavernier. Il était dans une taverne dans un petit village à quelques lieux de Chateau-Rouge, il devait être minuit passé, sans doute notre orque s'était-il assoupie entre deux rasades d'une piquette infâme. L’œil hagard et le cerveau hurlant au scandale qu'on ai pue le déranger en pareil situation, il n'eut aucune réaction négative. Encore assommé, il se leva prit ses affaires et parti dehors en espérant trouver de quoi dormir pour la nuit.


*Mot qui comme bien entendue, n'a pas de traduction.
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