Herbier de Forêstrange
Forêstrange est réputée pour la variété des plantes que l'on y trouve, leur bizarrerie et leur dangerosité... Voilà quelques plantes découvertes par des aventuriers dans la région la plus hostile de Farghestan !
Bonoza
Le bonoza, aussi connu sous le nom d'arbre étrangleur, est un petit arbre atteignant en moyenne les sept mètres de hauteur. Peu ou pas feuillu, ce végétal atypique possède un tronc massif suppurant une substance noirâtre, collante et toxique ( du moins si vous êtes assez idiot pour en ingérer, auquel cas vous méritez votre sort ). Ses branches sont longues, fines et souples. Leur base est située près du sommet du tronc d'où elles pendent jusqu'à environ trente centimètres du sol. On le reconnaît aussi facilement au tas d'ossement entourant son tronc...
Son surnom d'arbre étrangleur n'est pas volé, puisque ses longues branches sont capable de se mouvoir afin d'attraper leur proie avec une force telle qu'elles peuvent sans difficulté soulever un cavalier et sa monture avant de les étrangler. Les dépouilles nourriront ensuite le bonoza tout au long de leur décomposition.
La sève de bonoza est un ingrédient alchimique valant une somme assez conséquente et qui entre dans la composition de quelques poisons et potions. Cependant, sa vente est parfaitement illégale.
Carnivora
La carnivora est une plante extrêmement dangereuse qui prospère dans les zones les plus humide de Forêstrange. Formée d'une protubérance autour de laquelle s'épanouisse quatre feuilles formant vaguement un cercle, la carnivora atteint, quand elle est déployée, une circonférence de trois mètres.
La carnivora est, bien entendu, carnivore. Elle repère sa proie grâce à de longs tentacules qu'elle laisse à moitiés enfouis dans le sol. Une fois qu'un animal marche dessus, le tentacule se déploie et attrape la pauvre bête qui est alors emportée jusqu'à la protubérance située au centre de la plante, et qui est comparable à une bouche. Cette bouche est dotée de dents très tranchantes lui permettant de sectionner les proies qui seraient trop grosses pour elle. Ensuite, un acide puissant dissoudra le corps pour en faciliter l’absorption.
Bien qu'elle n'ai pas beaucoup de prédateurs naturels, la carnivora possède un système de défense très efficace : si la plante se trouve être en danger, ses feuilles se replieront alors autour de la bouche, formant une sorte de cosse résistante et rejetant suffisamment d'eau pour la rendre ininflammable.
Champignon métamorphe ou Méta
(parce que les aventuriers n'ont pas le temps pour les mots de plus de trois syllabes)
Le champignon métamorphe est une curiosité que l'ont doit à un mage facétieux. Celui-ci, voulant faire une farce suppose-t-on, aurait investi divers champignons de la capacité de changer radicalement d'apparence afin de ressembler à un autre champignon. Quoi de plus amusant, en effet, que de mourir les entrailles liquéfiées alors que l'on était certain que ces délicieux champignon étaient inoffensifs ? Les mages ont un humour débile.
Depuis, la magie s'est dissipée et les métas sont devenus une espèce à part entière. Sous leur apparence naturelle ils ressemblent à de petits champignons à chapeau violet. Ils sont toujours capable de se transformer pour ressembler aux autres champignons mais ce changement est désormais définitif. Si vous soupçonnez qu'un méta s'est glissé parmi votre cueillette, il suffit de les saupoudrer d'une pincée de sel et, si l'un de ces champignons farceurs s'y trouve bien, il reprendra son apparence d'origine.
Le champignon métamorphe, consommé en petite quantité, n'est pas dangereux pour l'adulte en bonne santé. En revanche, il provoque divers effets parmi lesquels :
- euphorie
- hallucinations plus ou moins puissantes et persistantes
- paranoïa
- crise de délire
- accès de violence
- paralysie partielle ou totale ( dans les cas les plus extrême ).
Cela n'empêche pas certaines personnes de le consommer, séché ou réduit en poudre, pour oublier leur dure journée de labeur...
Ive dorée
Dans les sous-bois de Forêstrange, quand on commence à se perdre, à ne plus voir la lumière du jour, quand la peur monte insidieusement dans vos os, quand l'odeur d'humus vous prend au nez et à la gorge alors un délicat parfum se fait sentir. Doux, rond et épicé, il vous rassure. Comme l'odeur chaude et suave se cachant dans un cou bien aimé. Imperceptiblement vous suivez cette odeur. Méfiez-vous du parfum de l'Ive dorée. Tel le chant de la sirène son arôme vous empoisonnera les sens, vous vidant de votre énergie, faisant de vous un agnelet fragile. Et quand vous arriverez devant l'Ive dorée vous de verrez que ses couleurs chatoyantes, diffusant une douce lumière. Les pampres s'ouvriront en une effrayante cavité mais vous ne le percevrez pas. Puis la cage formée par ces lianes se fermera sur vous, l'Ive dorée reprendra sa forme de cœur. Et les sucs de la plante vous digérerons lentement, la douleur sera ineffable mais, léthargique, vous ne pourrez même pas hurler.
Tartenprune
- Spoiler:
| | Nombre de botanistes y laissèrent leur peau avant que quelqu’un ne mette enfin le doigt sur cet os. Admettez au passage que c’est totalement idiot de croire que l’on peut survivre seul dans cette forêt mais les scientifiques sont souvent un peu fou et les précautions d'usage en matière d'exploration ne sont pas vraiment leur fort. Bref. Tout ça pour dire qu’il fallut une équipe de dix imbéciles pour qu’au moins l’un d’eux survive assez longtemps pour rapporter l’affaire à la justice botanique de Farghestan.
Crédit image : RavenseyeTravisLacey |
Le commis Jay Toussifflé, 17 ans, toutes ses dents, embauché pour ses qualités artistiques par la célèbre botaniste Roshe Kimouss, épouse Namasspamouss, a rapporté un échantillon d’un spécimen inconnu de son voyage en Forêstrange. Ledit commis certifie que notre bien-aimée Roshe, affectueusement surnommée Roshète par ses pairs, a péri en découvrant une nouvelle plante. Quelle fin plus belle pour une botaniste de renom comme elle ?
Cette plante – qu’elle a eu le temps et la présence d’esprit de nommer avant de rendre son dernier souffle – possède un territoire très étendu dans les profondeurs de l’immense forêt. Si on ne l’avait pas encore découverte, c’est très probablement parce qu’elle se déplace.
Pour plus de détails, veuillez vous rapporter à la fiche technique du spécimen en question auprès du conservateur de Château-Rouge.
Nom du spécimen : tartenprune.
Nom scientifique : tartinus empitrus prunae.
Dangerosité : extrêmement élevée.
Description du spécimen : le cœur de la plante ressemble à un gros bulbe mesurant une vingtaine de centimètres de large pour environ cinquante de long (base de mesure : la main encore valide de Roshète). Sous ce bulbe, de grandes feuilles vertes à la pointe si lourde qu’elle en touche le sol (cf. explications paragraphe suivant). Sur les côtés, semblant naître là où les feuilles vertes s’allongent, de grands pétales couleur prune tachetés de parme. Le plus grand mesure facilement un mètre de long et tous sont terminés par des griffes acérées. Trois pour être précis. Ce chiffre semble d’ailleurs important puisque trois pistils, tout aussi longs, jaillissent du bulbe une fois celui-ci ouvert. Ces pistils s’achèvent en petit cocons vermillon gluants et collants.
Fonctionnement du spécimen : la tartenprune se déplace. Les feuilles vertes courbées vers le sol lui servent de pattes et s’avèrent extrêmement rapides ce qui rend la plante très mobile. Elle va plus vite qu’un homme au galop, peut-être même plus vite qu’un elfe (vitesse de pointe inconnue). Lorsqu’elle approche sa proie, ses pistils jaillissent tels des fouets (ou des ventouses selon l’observateur mais personne ne s’est arrêté pour en débattre) et viennent se coller sur la victime. Ainsi incapable de fuir, cette dernière se voit transpercée par les multiples griffes des pétales. Enfin, lorsque la proie cesse de se débattre, l’un des pétales se libèrent afin de nourrir le bulbe en prélevant de menus morceaux de chair.
[ci-joint un dessin de Monsieur Tousifflé] | |
Notes : On ne sait pas si la tartenprune mange l’intégralité du corps ou non puisque personne n’est resté sur place pour vérifier. En revanche, l'on peut affirmer de façon certaine (fait attesté par Roshète elle-même) que la plante n'a pas besoin de tuer sa proie avant de commencer à la manger. La durée du supplice varie en fonction des blessures et de la vigueur du repas.
De plus, le Docteur Kimouss, dans son infini sens des responsabilités incombant à sa profession, au lieu de s’échiner dans un combat perdu d’avance, a dicté ses notes au commis afin que sa découverte atteigne le Conservatoire.
Nous savons également que la zone regorgeait de cette beauté et que le commis est le seul à en avoir réchappé. Nous apprenons cependant qu’il succombera bientôt suite au choc d’avoir vu le ses compagnons tomber les uns après les autres pour que lui, Jay Toussifflé, puisse rapporter le précieeeeux à bon port : ses notes et dessins.
Le Conservatoire saura remercier sa famille (s’il en a) pour sa bravoure et son sens de l’honneur.