Balgorn et ses compagnons étaient arrivés ici depuis maintenant un mois. D'autres aventuriers sont venus en ce laps de temps aussi, ce qui n'a pas vraiment réconforté Balgorn vu que ceux-ci semblaient encore plus bizarre... Et le pire, c'est qu'il a reçu un ordre direct de son chef comme quoi il lui était interdit de rentrer ! Il devait d'abord trouver quelque chose d'exceptionnel sur ce continent... C'est pourquoi il décida de quitter le campement des aventuriers un beau matin. Seul, bien évidemment. Ce territoire est dangereux, mais l'est-il autant que Balgorn ? L'avenir nous le dira... Il entre donc dans la forêt entourant le campement des aventuriers.

(Suite de Une pause à l'auberge ?)

Enfin ! Elle posait pied sur sa destination, et bien qu'épuisée par ces quelques jours de voyage, Errian était bien heureuse d'y être arrivé pas trop tard. Laissant sa charrette à la précédente auberge aux soins du propriétaire des lieux le temps de son parcours, la jeune femme avait rejoint le rendez-vous pour l'embarquement avec son unique et dernier cheval qu'il lui restait, puis avait atterri au campement.

Le coup porté à sa tête par cet homme l'avait véritablement assommée, lui causant d'interminables migraines, des jours perdus à se reposer, un cheval de volé, sans compter une importante commande qu'elle n'a pu livrer. Elle avait eu de la chance que quelqu'un plus ou moins compétent en médecine l'aie aidée, mais si jamais son chemin recroise celui de cet imposteur, elle le lui ferait payer.
Non, mais quelle honte ! Comment avait-elle pu être aussi naïve ? Se faire avoir aussi bêtement... C'est certain qu'elle n'avait eu aucun moyen de pouvoir certifier sa véritable identité, mais tout de même ! Elle se serait fichue des baffes.

Balayant ses pensées qui la faisait serrer les points, la jeune femme se concentra sur la raison de sa venue. Ayant eu vent de la découverte d'un nouveau continent de part les nombreux prospectus disséminés un peu partout, l'idée de participer à cette "mission" de découverte l'avait de suite emballée. Rien que pour satisfaire cette curiosité de l'inconnu et d'un monde nouveau, et pour échapper à cette routine des livraisons. Les gains à la clef pourraient aussi servir à son père pour agrandir son échoppe et prendre un apprentis avec lui, étant de plus en plus populaires, les affaires marchant à merveille.
Et peut-être qu'un jour elle pourrait vouer son destin à autre chose, une aventure de toute une vie ? Elle aimait l'art du combat, mais n'a jamais eu le temps de s'y adonner totalement et n'était qu'une piètre combattante comparé à d'autres.
Ce petit travail avait tout pour la satisfaire, que ce soit au niveau du danger, de l'exploration, et du service qu'elle pourrait rendre à son père. Elle savait qu'il n'aurait pas été d'accord, et qu'elle remet son retour à beaucoup plus tard que prévu mais tant pis. Les enfants du village devrons aussi attendre.

La nuit était tombée depuis un bon moment déjà, et Errian sortit du campement, ses affaires dans un sac, et ses armes veillant tranquillement le long de ses hanches. Elle aurait bien voulu y aller accompagnée, mais tout les aventuriers semblaient tous aussi dangereux que ce que pourrait renfermer ce continent.
Combien de temps a-t-elle marché ? Au vu de la place de la lune, peut-être bien trois ou quatre heures. Le ciel prenait quelques teintes rosées, la forêt était toujours aussi silencieuse. Et pourquoi pas ne pas s'autoriser quelques minutes de repos ? Elle n'avait encore rien remarqué d'étrange. Après avoir grignoté quelques fruits rouges et bu quelques gorgées, Errian s'assit contre un arbre -ne pouvant grimper-, et ferma ses yeux. Bien sûr, elle comptait rester attentive aux moindres bruits, ne somnolant seulement. Mais la fatigue du long voyage en plus de sa marche la rattrapa et s'endormit à points fermés, doucement bercée par les bruissements des feuilles.
Quelques bruits de pas la fît sursauter, la sortant brusquement d'un lourd sommeil, qui arrivait visiblement à sa fin. A demie affolée, Errian chercha la position du soleil, haut dans le ciel. Quoi ? Elle a dormis autant de temps ? La matinée touchait à sa fin ! Rassemblant rapidement ses quelques affaires elle vit quelqu'un approcher. C'est ainsi que son regard croisa l'attention d'un homme appartenant vraisemblablement à la Garde. Elle n'en avait vu peu, mais ils étaient bien connus dans le Vaste Continent.

Ah ça non ma bonne dame, c'est pas le regard d'un type de la garde que vous venez de croiser... Cet homme trapu, vous le regarderez quand vous aurez plus les yeux embués, c'est Potazath Maugal, ou Taz' pour les intimes... Quoi ? Pourquoi vous faîtes cette tête ? Gnagnagna, oui, on sait, Taz' n'était pas censé arriver jusqu'ici ... il était pas censé venir du tout en même temps, mais il avait pas pu se séparer de sa gramoche ni de son embarcation, à partir du 5ème jour de voyage on avait entendu des grognements dans la cale, les aventuriers avaient oublié de nourrir la bête et pensaient donc naturellement que c'était elle qui poussait ses bruits gutturaux mais non, c'était ce cher inventeur qui s'était caché dans la paille pour suivre l'épopée et qui hurlait à présent pour qu'on vienne le chercher, ça avait suscité la surprise, des moqueries, puis il était vite devenu le chef d'équipage de cette bande de bras cassés. Enfin. Si on pouvait parler de "chef", c'était plutôt un 'coordonateur de groupe'.

Bref, le voila, qui se décide à quitter le navire et à s'aventurer, seul, en grommelant un peu, vers la forêt qui entoure leur campement de fortune débarqué sur la plage, ou presque. Il avait marché plusieurs heures dans la direction que certains aventuriers avaient pris la veille. Enfin, la fille et le garde quoi. Et là. Voila qu'il tombe pas nez à nez avec elle, allongée comme une loque au sol, en train de doucement se réveiller en le fixant avec un sourire de marmotte niaise, un sourire du matin comme on en fait pas.

"Eh beh ! On a fait un petit somme ? On est censé explorer ce continent jeune fille ! On a tout à découvrir et ... surtout... de la nourriture à trouver." il lacha la fin de la phrase pensivement comme s'il était légèrement tracassé tout de même.

"La forêt n'a pas l'air très dense regardes, je pense que la lumière qu'on aperçoit plus loin n'est pas une simple clairière mais bien la lisière, on peut la traverser rapidement et voir ce qui se trouve de l'autre côté, t'en dis quo ?"

Le vieillard était encore en forme, il attendait patiemment qu'elle sorte de sa torpeur en effectuant quelques rotations de bassins, fouettant l'air de son ventre bien rond...

Dernière édition par Potazath Maugal le Sam 1 Sep - 21:59, édité 1 fois

Il lui rendit la politesse en lui demandant de l'appeler Taz' puis quand elle lui proposa des armes, le Vieux explosa d'un rire sincère...

"Qui aurait besoin d'arme ici ?! Pour se défendre contre les autres du campement au pire mais pour sûr qu'on a rien trouvé de plus dangereux qu'un crabe sur cet île ou 'continent' comme dit le Conservatoire..."

Ils continuèrent leur route pendant une bonne quinzaine de minutes avant de trouver la lisière et quelques mètres après les arbres, un précipice... Ni une ni deux, le vieux s'encorda à l'arbre le plus solide avant de s'engager au plus près du rebord...

"Sacré nom de Dieu."

Le vieux voyait ces gorges se creuser sur des dizaines de lieues en profondeur, un précipice inimaginable, jamais il n'avait vu pareille faille. Ils avaient effectivement pris de la hauteur depuis la plage, mais là c'était différent, nul doute qu'en étant au fond de ce trou, on était en dessous du niveau de la mer, mais sans l'eau. Impressionnant.

Réagissant au juron, Errian s'avança aussi jusqu'au gouffre, le souffle coupé. La forêt continuait de l'autre côté, immense ensemble uniforme. Comment se faisait-il qu'une brèche aussi profonde coupait ces terres ? Un vent froid remonta de l'abîme pour s'écraser contre son visage, soulevant ses cheveux. Reculant, elle jeta un regard perplexe à son compagnon. "Je crains que ta corde soit trop courte pour descendre jusqu'en bas..."

Il ne doit pas avoir âme qui vive en dessous... Si c'était le cas, ils devraient se nourrir en surface, et alors il existerait un autre moyen d'accéder à ces tréfonds. Mais ce continent n'obéissait peut-être pas aux mêmes règles logiques du sien, qui sait ? "On peut continuer le long de cette brèche, on arrivera bien à tomber sur un passage quelconque, non ?" Proposa-t-elle en le voyant pourtant décidé à sauter dans ce vide, du moins avant de voir à quoi il ressemblait. Elle sentait qu'elle n'avait pas finit de tomber sur ce genre de scène ici.

"Hm. Oui, Continuons. Marcher le long de la brèche est effectivement la seule solution pour le moment."
Taz' recula doucement et détacha la corde qu'il fourra dans une poche de son blouson multipoches en cuir de gramoche.
"J'suis pas convaincu qu'on trouve quoi que ce soit en bas mais on peut surtout chercher un moyen de traverser.
De l'autre côté de la brèche, au loin, la forêt semblait se désépaissir, ils pourraient accéder à une plaine rocailleuse peut-être, et qui sait, un point de vu sur l'île ? Il fallait qu'ils trouvent quelque chose. Potazath sentait quelque chose, ils n'étaient pas venus pour rien.
"STOP !" ils n'avaient pas fait 10 pas que Taz' avait déjà une idée saugrenue... il s'approcha de la jeune femme et lui arracha son épée par surprise avant de se mettre à donner des grands coups de lattes dans l'arbre le plus proche de la brêche ... Certes, les arbres sont grands, la brêche abrupte mais étroite, ça se tente, 1 chance sur 2 que ça marche finalement, remettons nous en au destin !

Le joueur suivant lance un dé, si le résultat est pair, l'action est réussie, si le résultat est impair, Taz' endure un gros fail...

Le membre 'Errian' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé' : 1

Hm. Comment dire ça sans s'énerver. Le Vieux avait passé 3h à couper son arbre, avait émousser la lame au fur et à mesure de sa progression pour que finalement, dans un magnifique craquement, un joli vrombissement de feuilles dans l'air, l'arbre commence sa lente chute... Moment fatidique, l'arbre est trop court de 2 centimètres, alors que quelques branches effleurent le bord opposé, on voit l'arbre chuter avant, quelques secondes plus tard, de longues secondes, de s'écraser lamentablement au fond du précipice. Ça donnait au moins une idée de sa profondeur hein, environ 10 secondes de chute... 500m. Ça commençait à faire. Bon. Fatalement le vieux était buggé, fixant le fond du gouffre comme s'il ne comprenait pas... il reprit finalement ses idées avant de rendre la lame à la jeune femme avec un sourire gêné ...

"On fait une pause pour manger ? Je crève la dalle après ce sport..."

La situation lui avait bien donné envie d'éclater de rire. Mais elle l'étouffa dans sa gorge ou du moins, s'était vraiment étouffée en voyant l'état de son épée. Fêlée, le rebord de la lame était parsemé d'entailles, et le tranchant ne pourrait pas même couper une feuille de papier. Tout en la jetant dans le vide, Errian pouvait au moins avoir la satisfaction qu'elle aie servit à quelque chose d'utile... Plus ou moins. Malgré ce qu'avait dit Taz', l'inconnu pouvait receler bien des dangers, et elle avait encore sa dague longue.

Dos appuyé contre le tronc d'un arbre, jambes croisées, la jeune femme fouilla dans son sac pour en ressortir un plus petit : "Je ne me suis pas véritablement occupée de trouver de quoi manger, mais j'ai ça" Énonça-t-elle en lui montrant un sachet de toile ouvert sur un tas de fruits séchés ainsi que quelques noisettes. A vrai dire, elle avait été trop préoccupée à imaginer toute sortes de créatures étranges, des paysages tous aussi farfelus les uns que les autres qu'elle pourrait voir. Et ce n'est pas comme si elle était affamée à longueur de journée. Cependant, en vue de la tête que tirait le vieil homme, ce qu'elle lui présentait ne semblait pas l'attirer plus que ça. Du moins en avait-elle le sentiment.

Hm. Ils devaient définitivement trouver du gibier ... Nan mais c'est vrai, il est un peu passionné Taz', certes, mais pas déglingo au point de se prendre pour un écu-vreuil non plus, seuls ces rongeurs qui sautent de branche en branche en piaffant se permettent de survivre rien qu'avec des fruits secs...

"Hm. Trouvons du gibier, j'ai pas envie de retourner au campement tout de suite."

C'est ainsi qu'ils continuèrent leur route le long de la brêche, toujours du même côté. Ils se retrouvèrent bien vite juste en face de la carrière rocailleuse, Taz' avait vu juste, de l'autre côté la forêt ne continuait plus, il fallait traverser par n'importe quel moyen ! L'inventeur, mué par la faim et l'envie d'en découdre avec ce précipice sortit en grognant à moitié tout ce qu'il possédait d'un tant soit peu utile... ou pas. Il a simplement vidé ses poches en fait. Une bourse contenant quelques pièces (le reste étant resté à Mépône, et sa fortune due à la construction du Paq'Bot étant toujours à réclamer au conservatoire), Des clous, Un marteau, Un couteau, Une tête de grappin, enfin, Taz' ne savait pas trop ce que c'était à la base, mais il savait à quoi ça pouvait servir.tout de suite maintenant, et de nombreux mètres de cordes en bandoulière. Il commença silencieusement son entreprise, s'aidant de ses dents, de ses pieds et de ses mains, il fixa et serra au maximum la tête de grappin à la corde la plus longue, les clous et le marteau seraient pour plus tard... Il commença à considérer les rochers qui le narguaient de l'autre-côté de la brèche, profonde de 500mètres...

"Vous tenez si peu à votre vie ?" S'exclama Errian en s'approchant de lui, hébétée. Ce n'est pas qu'elle n'était pas courageuse, elle pourrait affronter n'importe quel danger... Mais de là à sauter dans le vide... ! De plus, même s'il réussissait à passer la brèche, comme ferait-elle pour le rejoindre ? Continuer son chemin seule alors que cet homme avait de quoi avancer, ça serait bien bête pour elle !

C'est vrais qu'elle n'avait rien prévu au niveau de matériel, sauf ses armes. Une expédition, ça pouvait aussi dire escalade, comme d'autre choses qui pouvait freiner sa route. Pourquoi fichtre n'y avait-elle pas songé ? La jeune femme se sentit soudainement bien bête, plantée là à le regarder tenter mille et une façon de passer ce trou et par l'occasion se casser le cou. *Bonne à rien !* Brailla-t-elle intérieurement. Mais si elle pouvait au moins lui éviter une mort probable, elle le ferait volontiers.

"On... On va trouver une autre solution ! Si on trouve un moyen de la contourner, par là, ici..." Son doigt pointant une parcelle large de la forêt. "Ce n'est pas que je veux que vous passer la brèche, mais... C'est trop dangereux..." Continua-t-elle sur un ton plus calme.

HRP: Manque d'inspiration ... ><"

Hm. Elle avait p't'être pas tort la gamine mine de rien. Hm. Le vieux rangea son matériel rapidement. et ils étaient repartis à marcher en direction de la parcelle plus large de la forêt, au pire, ils descendraient au fur et à mesure jusqu'à un point où cette brèche n'en serait plus une. Pour l'instant, objectif plus proche.

"Je suis certain que quelque chose d'intéressant nous attend de l'autre côté. Je ne sais pas encore quoi, de l'Or, de l'Argent, des Cristaux, mais en tout cas, ça se sent. Tu n'as pas cette impression toi ?"

Errian se tût quelques instants, le regard porté sur ses pieds foulant la terre brune. S'il y avait quelque chose ? Elle en était persuadée ! "Un trésor..." dit-elle, l'air songeur. "Quel qu'il soit, je suis certaine que ce sol regorge de choses qui nous dépasse." Comme ce Taz', la marchande d'arme éprouvait la même sensation.
Ce quelque chose paraissait être difficile à atteindre pour le moment, mais ce gigantesque trou ne faisait que retarder leur découverte ! Si cette crevasse ne s'arrêtait pas, ils trouveraient bien un moyen, quitte à s'associer avec d'autres.

Son oreille bougea. Forçant son compagnon à s’arrêter, un doigt devant sa bouche, elle perçu une rumeur diffuse d’écoulement d’eau. « Tu entends !? » S’écria-t-elle, sourire aux lèvres. Peut-être est-ce la solution à leur problèmes ! Ils mirent quelques minutes à sortir des fourrés, le bruit s’intensifiant. Pas d’un ruisseau, non. Une immense cascade en arc de cercle s’étendait devant leurs yeux. L’eau précipitée se jetait d’une centaine de pieds dans un lac au fond du trou circulaire. Une pente abrupte mais légèrement inclinée glissait jusqu’en face de la masse d’eau troublée d’ondes continuelles. La gigantesque fissure rejoignait ce trou d’eau et de terre, toujours sans aucune possibilité de la franchir. Derrière la cascade, la mer se déployait, immensité bleutée et maîtresse de courants aussi puissants que mortels, ses vagues s’écrasant avec force sur la falaise de l’île. Autant de barrières infranchissables…
La jeune femme soupira, et se lança dans la descente rocheuse, à la rencontre de l’eau. Remplissant sa gourde après avoir jugé sa potabilité quasi certaine, elle leva sa tête devant le mur de pierre raide et abrupt. S’ils voulaient passer de l’autre côté, ils devraient grimper là-haut. A sa gauche l’ouverture de la fissure la surplombait, toujours aussi sombre et profonde, terrifiante. « Tu penses pouvoir utiliser ton grappin rafistolé pour se hisser en haut ? » Lui demanda-t-elle en reportant son regard sur la paroi en face d’elle. Cette issue était la seule qu'ils aient trouvés jusque là, et Errian y misait toute son espérance.

Taz' était en extase. Que dire devant toute cette eau propre qui se paraît de reflets vermeilles, au gré des rayons de soleil sans la moindre opprobre ? (Poète à mes heures perdues 8D) Elle avait raison, ils pouvaient sans doute traverser en escaladant ce mur de pierres. Le grappin. Hm. Taz' n'avait aucune idée de sa fiabilité, il était pourtant convaincu que cela ferait l'affaire, il commença donc à harnacher la marchande d'armes sans même lui demander son avis et il lança l'autre extrémité de la corde vers le sommet de la paroi. Après deux essais infructueux où la tête métallique avait failli éborgner Taz, elle finit par se ficher au dessus de la paroi, et elle semblait bien arrimée, Taz avait mis tout son poids sur la corde pour tester la fiabilité de la chose. Restait maintenant à voir si la jeune femme pourrait grimper le long de la falaise.

"Sans poulie, je ne peux pas t'aider, on ne pourra pas faire de rappel pour te hisser là-haut, cette corde est donc une simple assistance, je tiendrais l'extrémité en bas, au fur et à mesure que tu grimperas sur cette falaise, le noeud que t'as autour de la taille glissera le long de la corde, t'empêchant de tomber, en toute logique. Mais rien n'est moins sûr, c'est juste un noeud autobloquant mais si la corde perd de sa tension, il ne bloque plus rien du tout. Tu grimpes ?"

Rassurant le Potazath ... Il avait confiance en elle.

Errian hocha la tête et détailla la paroi, fermant et ouvrant les mains à plusieurs reprises. Elle n'avait jamais escaladé une telle façade, et sa hauteur ne la laissait pas indifférente. Mais de toute façon ils n'avaient pas le choix.
Une main s’accrocha au-dessus d'elle. Une autre, plus haute. Chaque pied posé testait la tenue de chaque pierre saillie, lentement et précautionneusement. Arrivée à quelques mètres seulement du sommet, à ce qui lui semblait une éternité -ce qui était quasiment le cas-, ses doigts lui brûlaient, ses bras ainsi que ses jambes tremblaient d'épuisement, continuellement meurtris par l'effort. C'était certifié, elle était loin d'être une grande sportive. Il lui suffisait de lâcher une de ses mains pour tomber, et même si le harnais pouvait l'empêcher de s'écraser contre le sol, la crainte de se retrouver décollée de la paroi, et la vue proche du sommet lui insufflait cette énergie que jamais elle n'avait estimée. En apercevant les brins d'herbes retombant mollement dans le vide à portée de main, la jeune femme réussit à mettre la douleur dans un coin de sa tête et à redoubler d'ardeur.

Alors qu'elle tendait son bras le plus haut qu'elle put pour enfin toucher la cime, ce geste fît appuyer un peu trop sa botte contre une pierre qui céda brusquement sous le poids. Errian se penchait vers l'arrière, ses mains commençaient à s'éloigner du mur rocheux, le visage peint de surprise, mais attrapa machinalement la corde qui pendait près d'elle. Quelques secondes suffirent à ce qu'elle se remette du sursaut qu'a pu faire son cœur et à la tête métallique de glisser, riper un rien, avant de se décrocher totalement. S’agrippant derechef à un renfoncement, tendue, la jeune femme réussit à récupérer la tête du harnais à l'aide de sa main gauche, manquant réellement de tomber pour de bon. Jetant un regard en contrebas, elle vu Taz' la fixant, sans pour autant discerner ce qu'exprimait les traits de son visage.

Elle avait vraiment cru qu'elle y passerait ! Ses membres tremblaient de plus belle, et elle était essoufflée. *Allez, un dernier petit effort...* Lui confia une petite voix dans son esprit. Elle n'allait tout de même pas céder après tout cela ! Son regard contempla la paroi, détaillant tout enfoncement et morceau de pierre apparente. Plus méticuleuse, elle prit soin de doser au mieux ses appuis et arriva finalement au rebord. S'y accoudant, elle déploya un ultime effort pour se hisser puis s'écroula toute entière dans l'herbe. Réussi ! Elle avait réussi, et n'était pas morte ! S'autorisant quelques minutes pour se reprendre, Errian rampa au rebord, laissant apparaître sa tête face au vide. Un grand sourire étira ses lèvres et salua avec enthousiasme son comparse en contrebas, lui montrant le contentement qu'elle éprouvait. Sa tête disparu quelques temps, et la corde du harnais toujours contre la façade glissa un peu avant de se stabiliser. Sa face réapparue de nouveau avec un pouce levé en l'air. La marchande d'arme avait trouvé un nouvel encrage et s'était détachée. Il pouvait à présent grimper.

Plaçant une mèche blanche de ses cheveux derrière son oreille, l'inquiétude enserra son cœur. Elle craignait vraiment qu'il ne réussisse pas. Mais peut-être pouvait-elle trouver un autre moyen, maintenant qu'elle était de l'autre côté. *Non* Se dit-elle, *ici comme là-bas , c'est de la forêt...*. Le front plissé, elle se mit alors à regarder dans le vide, les yeux posés sur son compagnon.

Taz' avait manqué de s'écrouler au sol quand elle avait enfin réussit à atteindre le haut. Il avait été sous tension pendant toute l'ascension et avait dû être aussi soulagé qu'elle quand elle atteignit le sommet. Quand elle avait failli chuter puis qu'elle avait dû finir de grimper sans être assurée, Taz' avait essayé de garder une expression calme alors qu'il bouillonnait intérieurement tant la peur de la chute était intense... puis le moment vint où il dût réaliser que lui aussi allait devoir grimper. Aha...

Potazath était bien plus dans la force brute que dans l'agilité, il allait avoir du mal à s'arracher à la gravité pour franchir la paroi. Il s'approcha de la paroi, commença à caresser les pierres avant d'y percevoir un étrange reflet bleuté, très discret. Il eut soudain une illumination et s'éloigna de la falaise jusqu'à un endroit où il pourrait l'apprécier dans sa globalité. Enfin, dans la mesure du possible étant donné que la forêt l'empêchait d'aller trop loin. Ce qu'il aperçut était étonnant. Des sortes de runes bleutées commençaient à s'illuminer quand soudain des morceaux de roches de la taille de cailloux se détachèrent de la falaise pour s'élever naturellement vers le ciel. Une lumière bleutée commençait également à entourer Errian sans pour autant que rien ne se passe pour elle. Taz' accourut vers la falaise quand un bloc se détacha sous ses pieds pour s'élever en l'emmenant vers Errian, le gros Potazath s'était arrêtait net pour ne pas chuter de son ascenseur avant de hurler en se couchant sur le bloc qui s'élevait lentement mais sûrement.

Il arriva finalement en haut de la falaise, face à Errian, il se releva alors et se précipita du côté de la jeune femme, étrangement, ce sommet, bien que bleuté et lumineux, lui semblait beaucoup plus stable et plus sûr.

"Magie. Tu es une sorcière ?!"

Taz' ne pouvait pas tout de suite imaginer que cette terre était magique en elle-même, cette hypothèse était bien trop lourde de conséquences ...

« J'aurais bien aimé ! » Déclara-t-elle, ébahie par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.

Lorsque la lumière l'avait entourée, elle s'était relevée d'un bond. Scrutant le paysage, Errian ressentait par d’infimes vibrations la magie. L’espace bleuté couvrait une large partie autours d’eux, mais finissait plus loin. Ce qu’elle avait devant elle la scotchait littéralement sur place ; jamais elle n’y avait été réellement confrontée, encore moins de cette envergure. Les rares personnes possédant ce pouvoir, ce don, ou encore ce « prestige » que disaient certains ne le montraient guère souvent.

Si ce n'était ni elle ne lui, qui cela pouvait-il être ? La jeune femme échangea le même regard confondu avec son compagnon. Il n’y avait qu’une explication…
« C’est impossible » Dit-elle d’un souffle, ses yeux ne cessant de passer le visage de Taz’ aux morceaux de pierres suspendues, comme pour lui demander d’expliquer ce que ni lui ni elle ne pouvait justifier.

"Rien n'est impossible !" rétorqua Potazath immédiatement.

"J'ai vu ... des runes. Des écritures magiques, si, elles scintillaient en bleu, ce n'est pas la Terre qui est magique, enfin, du moins ya une intervention . . ."

Si évident et pourtant si difficile à admettre, non, c'était impossible. Ça se saurait... Il n'y avait qu'une seule solution, continuer de marcher pour essayer de savoir ce qui se passait par ici mais avant tout il fallait établir un campement s'ils comptaient passer la nuit.

"Il va falloir qu'on établisse un campement si on veut passer la nuit."

Depuis qu'ils s'étaient affairés à établir ce campement qui, bien qu'étant rudimentaire, était finalement assez confortable, Errian n'avait pas bronché. Malgré son aspect brut de décoffrage Taz' savait voir à travers les gens, à travers leurs regards, cette jeune femme réfléchissait. Elle réfléchissait même peut-être trop, Taz' n'arrivait pas à dire si elle était simplement tracassée par ce qu'ils avaient vu depuis leur arrivée et surtout aujourd'hui, ou si elle broyait quelque chose de plus sombre ... Quand elle posa son regard sur lui, l'inventeur se décida à rompre ce silence de marbre, il se leva tandis qu'elle se mettait à griffonner, puis, arrivant près d'elle...

"Nous ne sommes pas seuls sur cette île. Tu le sais aussi bien que moi."

Il chuchotait presque comme s'il avait peur qu'ILS l'entendent.

"SSSSSSsssssSsssss...."

Un bruit léger, mais troublant. Une flamme vacillante, tout aussi inquiétante. La nuit s'engouffrait dans une des plus sombre abysse. Le bruit revint, plus pointu, poignant. Mais il ne revint pas seul. Les yeux des deux aventuriers leurs était inutile en ce moment, puisque rien n'était visible. Il n'y avait que la flamme, le sol qu'elle dévoilait, et le rideau tout de noir qui l'entourait. Rien n'était visible pour l'instant. Encore une fois...

"SSSSSssssSsssSsSSSSsssssSSssssSS..."

Le sol, la terre elle même se mit à bouger sous le pied du vieillard, le soulevant légèrement. Comme une bosse qui bougeait, roulait vers l'avant. Un mouvement uniforme qui se faufilait sous eux. Quelque chose de vivant bougeait sous la terre, comme s'il s'agissait d'un tapis où l'on pouvait si glisser. Une autre bosse dans le même genre apparut près de la flamme pour disparaitre tout comme la première. Le bruit était lui aussi partit.

Debout et dague en main, Errian s'était tenue immobile, ses yeux parcourant le sol, ne discernant que la pénombre. A vrai dire, elle était au bord de la panique. Même si elle pouvait se montrer téméraire, ce bruit avait secoué tout son corps de frissons désagréables.

Après quelques secondes où le silence pesant était tombé, la jeune femme, sens aux aguets, déclara d'une voix où le trouble se sentait à peine : "Je crois que cette chose a certifié tes dires, Taz' ..." Mais qu'est-ce que c'était, bon sang ? Est-ce une menace, peut-être ? Dans tout les cas... Leur présence est connue, bon gré ou malgré.

Revenant d'où elle s'était précipitamment levée pour se placer aux côtés de son compagnon, Errian récupéra son sac pour le mettre près du feu -histoire de se reprendre- et continua : "On devrait attendre un peu de voir si ... Ce qu'il vient de se passer recommence, et je propose de rester pour surveiller pendant la nuit."

HRP: Je crois que j'ai un peu trop avancé là... Je peux supprimer le dernier paragraphe, tu me dis ;)
Désolée du retard... !

" Que l'on reste ?! ... Un petit peu ?! Mais quelle foutue vermilule t'as piqué bon sang ?! "

Potazath n'en revenait pas, la terre venait de bouger sous leur pieds dans un bruit à en faire pâlir un mort et elle voulait rester là ... La curiosité ? L'envie de savoir ? La peur de bouger ? Taz' faisait fi de tout ça et s'empressa de marcher vers l'autre côté, depuis qu'ils s'étaient posés en haut de cette falaise qu'ils avaient plus ou moins escaladé ou rejoint en lévitation par des pierres magiques, ils n'avaient même pas songé à observer aux alentours tellement la nuit était sombre ... Taz' fît donc quelques mètres dans la direction opposée à leur arrivée avant de s'apercevoir qu'une lueur bleue, sourde, discrète, vivait à plusieurs lieues de là... il se dirigea vers cette lumière afin de mieux pouvoir observer ... Dieu, sûr qu'avec la tombée de la nuit ils n'avaient pas pensé à se tourner vers l'horizon. Ce qu'il vit était stupéfiant, Taz' était bouche bée si bien que, silencieux, il en avait presque oublié toutes les frayeurs qu'ils venaient de vivre...

" C'est ... C'est ... Ça, c'est pas not' campement ce qu'il y a de sûr ... "

On apercevait, au loin, dans ce qui semblait être une cuvette ou au milieu d'un cirque, une sorte de petite butte rayonnante de lumières bleutées dont certaines s'éteignaient quand d'autres s'allumaient, puis, des lueurs plus dorées, rougeoyantes, comme des maigres torches au loin... C'était... un château ou une cité, Taz' ne savait dire tant les formes ne pouvaient être discernées, ce put aussi bien être un amas de pierres comme une colline formée d'éboulis mais les lumières et la vie qui s'en dégageait laissait présager quelque chose de bien plus exceptionnel... Taz' se rendit alors compte qu'ils devaient être très haut pour pouvoir voir aussi loin...