Suite de En route vers la soie...

Promenons nous dans les bois...

Après avoir terrassé, Dieu seul sait comment, un ogre monstrueux dans une auberge des Calmes-Plaines où ils avaient fait étape, nos quatre aventuriers ont repris la route vers Forêstrange. Les quelques jours de marche ont été paisibles, hormis le réveil de l'alchimiste, qui avait élu domicile dans la malle de Pélagie quelques jours plus tôt. Fatigués, et assez affamés car ils n'avaient pas réellement prévu de réserves de nourriture, Firea, Boradöm, Dymir et Pélagie arrivèrent donc à la lisière de Forêstrange peu avant le coucher du soleil. Trouver les larveilles dans cet entrelacement de racines ne seraient pas simple, et il faudrait faire gaffe aux baudroies assoiffées de sang et autres guêpes des bois... Mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour deux-cent dragons d'or !

Pélagie avait du mal à garder ses larveilles calmes... L'appel de la nature sans doute. Ou peut-être qu'il y avait trop d'ennemis potentiels à la ronde surtout. Ces bêtes là réagissent vite au danger, c'est ce qui a toujours sauvé Pélagie jusqu'ici... L'atmosphère était humide, tiède mais pas si étouffante qu'elle aurait pu l'imaginer. Toute cette verdure, ces couleurs chatoyantes et ces bruits, ces roucoulements dans le sur-aigu qui provenaient de quelque oiseau. C'était simple, Pélagie marchait tête en l'air (quand ses larmeilles la laissaient libre de ses mouvements) pour mieux admirer cette immensité de végétation. On leur avait dit que les larveilles vivaient en groupe, grignotant les feuilles du sigave, un arbre constitué des multiples troncs qui s'enchevêtrent, facilement reconnaissable... la seule chose c'est qu'il faudra garder les larveilles en vie jusqu'au retour, autrement dit, emporter des branches de cet arbre... ça allait pas être une mince affaire. En attendant, Pélagie trouvait sa malle très encombrante. Elle n'était pas prévue pour faire du tout terrain dans la forêt.

Forestrange était presque calme ce matin. Presque. Aurah, assis à califourchon sur la branche d'un arbre noueux, tendit l'oreille. Apparemment, des gens venaient dans sa direction. Des gens qui semblaient avancer péniblement, au vue du bruit qu'ils faisaient. L'hybride leva les yeux au ciel. C'était étonnant, d'ailleurs, qu'un Rodailleur ne leur est pas sauté dessus. Aurah se laissa glisser jusqu'au sol, atterrissant en douceur sur un large tapis de mousse. Le brouhaha sortit de derrière un petit buisson et tomba nez à nez avec le jeune homme qui les regardait en reniflant dédaigneusement. Face à lui, trois humains et un nain à la longue barbe blanche. Il les toisa, croisa les bras sur sa poitrine et finit par déserrer la mâchoire.

"Vous êtes qui vous ? Et pourquoi vous êtes là ? "

« Bouha AH que IIIIH °__° » Boradöm fit dix pas en arrière, trébucha sur une grosse racine et tomba, à deux doigts d'atterrir dans ce qui semblait être les excréments d'une bestiole inconnue. « Eh ! On n'a pas idée de sortir d'un buisson comme ça ! èé J'ai bien cru qu'on se faisait attaquer par une des ces monstrueuses bêtes sauvages de Forêstrange. » Le nain marqua une pause. Il se demandait si ce qu'il avait en face de lui était un humain, où une monstrueuse bête sauvage de Forêstrange... Raison pour laquelle le nain ignora la question. Il était bien trop occupé à se relever, de toute façon.

Pélagie s'était un peu écartée du nain qui l'accompagnait, les autres étaient épuisés et suivait le groupe non-chalament, à croire qu'ils étaient endormis ou empoisonnés, bref, là n'était pas la question on avait déjà résolu le problème, ils nous suivaient, on verrait plus tard s'ils reprennent bien leurs esprits ou non... le problème majeur là c'était ce sur quoi venait de tomber Pélagie à quelques enjambées du groupe... sans prendre le temps de réfléchir elle poussa un cri strident qui fût rapidement suivi par les piaillements incessants de ses larmeilles...

«HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!»

La quête se termine ici...

Que se passe-t-il ?
Qu'est-ce qui a tant effrayé Pélagie ?
Pourquoi Boradöm n'a-t-il pas encore fini sa gourde de Syracuse ?

Vous le saurez bientôt !...